Inauguration du nouveau bâtiment et anniversaire des 30 ans
Le 15 avril 2016, La Roseraie a fêté en grande pompe ses 30 ans ouvrant par la même occasion les portes de leur nouveau bâtiment (comprenant hall omnisports, vestiaires, espace « cocooning », terrasse…)
Le programme concocté par une équipe totalement investie à emmener les convives à une heure avancée de la nuit sans même s’en apercevoir (méfiez-vous lors des 40 ans!)invitLe hall omnisports, pourtant de grandes dimensions, a contenu de justesse une foule importante composée des parents, amis, connaissances et, bien entendu, des membres du Conseil d’administration de l’asbl Centre Mutien-Marie. Nous saluons également la présence de Madame Poulin, bourgmestre de Walcourt dont l’attention confère à l’événement une reconnaissance officielle.
M. Gengoux, directeur général, a débuté la soirée avec un discours retraçant le parcours du service et, plus particulièrement, les travaux du nouveau bâtiment. En voici le contenu:
« En 1986, le Centre Mutien-Marie de Philippeville commençait sa reconversion vers la pédagogie pour adulte. Il créa la Roseraie qui allait devenir le premier des centres de jour de l’ASBL. Par la suite naîtront, le Tournevent à Anthée en 87, le Pouly à Jamagne en 90 et le Gaty à Pessoux en 1992. Un service de nuit, la Chevalerie à Rosée et un service ambulatoire, le Ponceau à Florennes allait compléter l’outil pédagogique de l’ASBL.
Mais revenons à la Roseraie. Au début et à titre expérimental, elle a été agréée pour accueillir 15 résidents et s’est installée dans un bâtiment que nous louions, route de Charleroi 86, ici, à Yves-Gomezée. Le bâtiment s’est vite révélé trop petit et non adapté pour ce type de service.
En 1994, nous acquerrions cette magnifique propriété, mais de nombreux travaux étaient encore à réaliser: toiture, voirie, sanitaire, sécurité… Au fur et à mesure, ces améliorations se mirent en place. Mais nous étions victimes de notre succès et de la qualité de notre pédagogie.
Au cours des années, le nombre de personnes accueillies ne cessait de s’agrandir et en 2008, d’un agrément de 15, nous sommes passés à 22 places temps plein, soit plus ou moins 28 résidents dont certains à part time. Pour encadrer ces nouveaux venus, l’équipe s’est enrichie de personnel complémentaire et pluridisciplinaire. Afin d’éviter l’asphyxie, Christine, la responsable de maison, me demanda de pouvoir avoir une pièce en plus : construire un bureau au-dessus de la cuisine.
Notre pédagogie évoluait aussi, de plus en plus, nous tendions vers des projets plus individuels en fonction des choix de chacun et de leurs capacités. Nous étions et nous sommes encore d’ailleurs confrontés au vieillissement d’une partie de notre population. Cette évolution s’est largement confirmée depuis, nous avons un groupe avec deux grandes tendances : les jeunes résidents débordant d’énergie et nos aînés présents depuis la création de la Roseraie.
Un projet plus ambitieux, incluant un bâtiment à usage sportif et un local polyvalent allait naître dans nos rêves. D’un côté, la proximité du hall pourrait permettre aux plus jeunes de pratiquer fréquemment différents sports et d’un autre côté, des aménagements adaptés seraient profitables à nos séniors.
Nous avons donc décidé de soumettre une demande d’aide financière à l’AWIPH. Avec l’aide de Monsieur Boreux, architecte, nous avons réfléchi à l’infrastructure qui convenait le mieux à nos résidents et en 2009, nous introduisions notre projet à l’Agence Wallonne d’Intégration de la personne Handicapée. Nous savions qu’un long chemin nous attendait. Bien que notre projet était tout à fait pertinent, l’Awiph nous répondait en février 2011 que les crédits affectés au subventionnement des infrastructures étaient épuisés. Notre demande restait en suspens avec peu d’espoir d’avenir.
À la mi-2011, à notre grand étonnement, nous apprenons par la radio locale que notre demande avait finalement été retenue. La ministre TILLEUX avait « retrouvé » un fond de subsides et 10 services sur toute la Wallonie ont été retenus en fonction de leur pertinence. J’ai tout de suite téléphoné au cabinet qui a confirmé la bonne nouvelle. Un long travail administratif allait commencer. Affiner les plans, obtenir le permis d’urbanisme, l’avis des pompiers, de l’Afsca, … et enfin en 2013, nous pouvions lancer le marché public que remportèrent la firme Phoenix et François en 2014. Les travaux pouvaient commencer. L’hiver doux de 2014-2015 nous a permis d’avancer rapidement dans le gros œuvre. En 2015, nous pouvions enfin faire la réception provisoire. Malheureusement beaucoup de petit travaux de finitions sont encore en cours et la réception définitive n’a pas pu encore avoir lieu.
Nous devons aussi remercier la banque « Euroclear » qui nous a octroyé un don de 15.000 € pour pouvoir nous équiper en matériel pédagogique de qualité.
Aujourd’hui, nous avons l’autorisation d’occuper ces locaux qui nous apportent beaucoup plus d’espace et rencontrent nos objectifs d’éducation, tout en permettant à nos aînés de vivre à leur rythme.
Il nous a donc fallu 8 ans entre l’imagination et la réalisation. Huit années parsemées de déceptions et de joie, de difficultés et de plaisir à voir notre projet se réaliser. « Avec du temps et de la patience, les feuilles de murier se transforment en robe de soie » Proverbe chinois.
Nous sommes heureux de vous accueillir aujourd’hui dans notre belle robe de soie. »
Monsieur Mutien-Marie Gilmard, président de l’asbl, a enchainé en évoquant l’âme de la maison.
« Mesdames, Messieurs,
En vos titres et qualités,
Christine, notre responsable de maison m’a demandé de vous adresser une petite allocution « croustillante » à l’occasion de ce double événement qui touche la Roseraie, à savoir, son trentième anniversaire et l’inauguration du nouveau bâtiment.
J’ai accepté avec enthousiasme et vais donc tenter de vous faire craquer pour un petit toast apéritif verbal à croquer dans le crépitement du feu de bois. Certes, le feu de bois est imagé et allégorique, mais il convient bien à cette maison et son ambiance du « comme chez soi ».
On ne va pas y faire un méchoui : notre mouton est plutôt enfermé dans une caisse et on ne peut le découvrir qu’avec le cœur puisque l’essentiel est invisible pour les yeux. Aller à l’essentiel et dépasser nos résistances à tout ce qui est autre pour accepter chacun, communiquer avec lui en trouvant le chemin des mots, des gestes et des projets qui permettent de se comprendre et de s’apprécier. C’est bien l’enjeu de nos maisons et particulièrement de la Roseraie.
En parcourant la Roseraie, on apprécie la beauté des roses, leur parfum, leur variété, la vie qui passe à travers elles. La rose du petit prince est unique au monde par le temps qu’il lui a consacré, comme il l’a compris à la suite du cours de français et de philosophie que lui a donné le renard sur le sens du mot « apprivoiser ». En pénétrant dans la maison de la Roseraie, on se laisse envahir par un climat de sérénité. De tous les centres de l’asbl, c’est sans doute celui qui a le plus gardé son aspect « foyer familial » jusque dans la bâtisse que les différents aménagements n’ont pas dénaturée. Bien sûr, il fallait de l’espace pour développer les activités favorisant l’épanouissement des résidents tant sur le plan plastique que physique et proposer à l’équipe un cadre de travail valorisant. Avec détermination, Christine a suivi le chantier pied à pied pour aboutir à cette réalisation fonctionnelle et bien intégrée au site. Que tous les acteurs en soient félicités et remerciés, même si le parcours n’a pas toujours été sans embûches.
Aux côtés de Christine, je tiens à associer toute l’équipe de la Roseraie qui travaille dans l’enthousiasme : les infrastructures ne sont jamais que des moyens, l’essentiel est l’âme qui leur est donnée par l’énergie, l’investissement et la créativité que chacun y met.
Comment a-t-on tenu 30 ans en grandissant et s’améliorant ? C’est peut-être le mystère de la conscience professionnelle et de la confiance mutuelle entre les résidents et toute l’équipe qui les accompagne. Ils sont en attente, sans doute. Parfois l’attente est non formulée voire mystérieuse… et Saint-Exupéry de conclure: «quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir ».
Christine, Marc, Jean-François ont relaté, quant à eux, avec sensibilité et humour certaines petites histoires anecdotiques de la Roseraie. Après 30 ans, il y en a quelques-unes… tout à fait savoureuses.
A la suite de ces allocutions très « à-propos », s’ajoutant à une exposition photos et peintures, la fibre artistique du service s’est révélée au travers d’un spectacle de danse et de chants.
L’ensemble s’est terminé, en apothéose, à l’instar des vedettes de cinéma, sous une pluie de ballons et confettis, tombée du ciel (avec un peu d’aide…) et un tonnerre d’applaudissements.
En milieu de soirée, un somptueux gâteau réalisé par le service fut offert et a marqué très certainement cet anniversaire clôturé en musique…
Tous nos remerciements au service pour cet événement magnifique et, à nouveau, vive les 30 ans de La Roseraie et longue vie.
Le 10/05/2016
Ch. S.