CMM – Souper du personnel 2007

Discours de la fête du personnel de ce 03/10/2007

Je vous souhaite la bienvenue au « RESTOVIT », pour notre traditionnelle fête du personnel où nous sommes plus nombreux que jamais : il y a 72 inscrits.

Au-delà du plaisir de se rencontrer en dehors de toute contrainte de travail et de fêter nos anciens, cette réunion annuelle est l’occasion de faire le bilan de l’ASBL. L’année dernière, j’insistais sur l’amélioration de l’outil en termes d’accueil et d’accompagnement.

On venait de finaliser, à l’époque, le projet d’agrandissement de la Roseraie pour une pièce complémentaire à l’arrière : Aujourd’hui, elle est terminée.

Les plans d’architectes avaient bien avancé pour la chevalerie avec à terme un embellissement notoire des chambres et la possibilité dans le futur d’accueillir plus de personnes : Aujourd’hui, les plans sont terminés et déposés à l’AWIPH et nous avons acquis le terrain annexe de 1 hectare et demi…

Les prémisses d’un agrandissement notoire du Tournevent étaient sur les rails : le projet définitif est pratiquement achevé maintenant ;

L’an dernier nous venions de rencontrer l’architecte pour repenser en termes plus spacieux et plus fonctionnels l’ancien bâtiment du Gaty : les plans sont finalisés et déposés à l’AWIPH;

La véranda du Pouly poussait dans nos esprits et bientôt, je l’espérais sur le terrain : elle est en voie d’achèvement;

Enfin l’ASBL songeait à se doter d’un siège administratif indépendant pour le Ponceau ainsi que d’un appartement-école pour apprendre à nos adultes à « sortir » de l’institution et pouvoir vivre plus en autonomie : nous attendons une réponse, la semaine prochaine, que l’on nous dit favorable à une augmentation de capacité et nous avons déjà les moyens financiers de réaliser notre projet.

D’autres investissements plus ou moins prévus ont été réalisés : le renouvellement partiel de notre flotte de véhicules pour 250.000 € en un an. Une amélioration de l’outil informatique, un rééquipement de tous nos ateliers,…

Nous sommes sur le point d’augmenter notre personnel et nos capacités d’accueil. Nous avons donc une bonne dynamique de croissance. Mais la croissance en soi n’a pas de sens, elle en trouve car elle se développe dans le cadre d’un meilleur outil pour chaque personne handicapée que nous accueillons mais aussi pour compléter une offre de service à nos résidents. Nous avons maintenant une panoplie de plus en plus complète d’instruments qui nous permet d’autonomiser et de donner une dimension citoyenne à chacun en fonction de ses possibilités et moyens.

Il est vrai qu’une situation économique saine et l’excellent climat de l’association permettent avec beaucoup de souplesse et de dialogue d’affiner sans cesse nos interventions et nos outils pédagogiques.

Parfois lors de réunions avec d’autres directeurs ou même lors de rencontres plus informelles on me dit : vous avez de la chance, vous avez des populations faciles, votre ASBL est riche, les horaires des éducateurs sont confortables (surtout pour les SAJA), vous êtes dans un créneau porteur ,… C’est un privilège de travailler chez vous.

C’est vrai qu’aujourd’hui il y a un certain privilège à travailler au Centre Mutien-Marie, reconnaissons-le. Mais ce climat favorable nous l’avons créé, nous l’avons construit au jour le jour. Il n’y a pas si longtemps l’ASBL flirtait encore avec la faillite. Je connais des SAJA ou des SRNA où les ambiances sont épouvantables, où les travailleurs se déchirent au grand détriment des personnes accueillies. Si nous nous positionnons aussi bien aujourd’hui c’est grâce à l’effort de chacun et à sa volonté intime d’aider la personne handicapée. Si l’AWIPH nous reconnaît comme services exemplaires c’est que notre pédagogie ne s’est jamais endormie et malgré les difficultés financières du passé, nous avons toujours trouvé les meilleures réponses aux défis qui nous étaient posés. Et si, tentés par notre âge qui avance, notre satisfaction légitime du travail accompli, nous nous assoupissons bordés de rêves de certitudes et d’auto contemplation, nous perdrons rapidement tous les points que nous avons si durement accumulés. La très bonne réputation du Centre Mutien-Marie est en général méritée, mais nous devons toujours garder la flamme vive, être ouverts aux changements, aux innovations, à la demande des personnes qui nous sont confiées. Sinon et imperceptiblement, nous nous lézarderons comme le royaume de ce pauvre roi moribond d’Ionesco sans que nous nous en rendions compte.

Si travailler au Centre Mutien-Marie est un privilège c’est surtout une exigence. Les deux sont intimement liés. Je ne puis que vous encourager à continuer à toujours remettre en question votre travail, à l’adapter en permanence, rien n’est jamais acquis, tout est toujours à conquérir. Et comme la devise des conquistadors, nous devons crier dans un élan de foi : « Où que j’aille, je prospérerais » . N’ayons pas peur de l’imagination, de l’investissement, de la réflexion, de l’audace… Soyons ouverts au monde. C’est notre seule chance de ne pas régresser. Je vous tiens ce discours car je sais que je peux vous le demander. Je ne fais que vous exhorter à réaliser ce que vous faites déjà… et à ne pas oublier de continuer. Je voudrais prolonger cette réflexion sur l’accueil des nouveaux travailleurs : Il me peine parfois d’entendre certaines équipes qui sont frileuses à l’accueil de jeunes travailleurs… Les nouveaux, parfois bien maladroitement, nous apportent ce vent frais dont nous avons besoin, et dans le cadre de l’écolage nécessaire et parfois fastidieux, je vous invite à être à l’écoute de ce qu’ils nous apportent de novateur et de l’ajouter à la richesse de l’ASBL.

Mais je voudrais également vous dire qu’au-delà de l’exigence nécessaire c’est un véritable privilège de travailler, non pas au Centre Mutien-Marie, mais avec vous. C’est souvent avec plaisir que je rencontre chacun et sors toujours enrichi de nos contacts. Je grandis tous les jours grâce à vous et tiens à vous en remercier tout particulièrement.

Aujourd’hui nous fêtons les 20 ans d’ancienneté dans la maison de Catherine BLOQUIAU. Catherine et le symbole de l’évolution de notre ASBL. Elle a commencé au Centre Mutien-Marie en 1987, quelque mois avant que je n’arrive moi-même. Je me rappelle qu’elle se consacrait avec beaucoup de dévouement aux mineurs non scolarisés que nous accueillions alors. Les conditions de travail étaient, à l’époque, très difficiles. C’est certainement l’éducatrice encore en place qui a travaillé le plus tard avec des mineurs dans l’association. Et puis en 1992 quand nous avons définitivement transformé toutes nos places enfants en adultes, elle n’a pas désiré poursuivre avec les plus âgés et surtout se délocaliser sur Ciney. Et c’est une ASBL sœur, Saint-Dominique, à Florennes qui l’a intégrée dans son équipe pour s’occuper pendant plus de dix ans de jeunes enfants. Les aléas des exigences ministériels et des histoires institutionnelles ont fait que les deux ASBL ont fusionné et c’est avec un véritable plaisir que j’ai retrouvé Catherine parmi les membres du personnel. Elle n’avait en rien perdu sa bonne humeur et son bon sens parfois accompagné d’une juste râlerie. C’est une tornade de joie qui éclabousse tout sur son passage. Elle apporte toutes ses qualités et sa gaieté à la Chevalerie depuis quatre ans maintenant et nous espérons que cela va encore durer longtemps. Chère Catherine permet-moi de t’offrir cette magnifique plaque commémorative et ce cadeau.