Inauguration du « 384 » à Jambes
C’est avec joie et fierté que les bénéficiaires du SLS Le Ponceau ont « pendu la crémaillère » ce 18 septembre 2015.
Ils ont été nombreux à répondre à l’invitation (plus de 70 personnes). Cela fait plaisir quand on connait le rôle essentiel du réseau composé, en l’occurence, des familles, voisins, proches, membres et direction de l’asbl, représentants des SAJA et SRNA, commerçants locaux, agent de quartier, service d’aide-familiale, service infirmier, « Natise », « Les Sauverdias », « Vacances Aventure »…
Evénement organisé en bonne et due forme, il a débuté avec un discours de Monsieur Mutien-Marie Gilmard, président de l’asbl, de Monsieur Michel Gengoux, directeur général et de Madame Sylvie Delobbe, responsable du service. En voici la teneur:
À vous tous, en vos titres et qualités, j’adresse le bonjour de la part du Conseil d’Administration du Centre Mutien-Marie.
Laissez-moi d’abord vous remercier d’avoir donné suite à l’invitation qui vous a été faite de participer à l’inauguration de cette bâtisse.
On a beau tenter de se convaincre que nous sommes tous égaux et en même temps tous différents, les modèles et les valeurs que la société du XXIème siècle induit sont plutôt de l’ordre de la libre concurrence, de la compétitivité, de la victoire sur les autres.
Le pari de l’ASBL, son défi et son projet sont d’un autre ordre : la plus belle des victoires, c’est celle que l’on fait sur soi-même. Arriver à libérer son potentiel au maximum et le valoriser pour se grandir, c’est une des idées maîtresses de notre association.
C’est en cela que l’inauguration d’aujourd’hui a tout son sens. Permettre aux occupants des divers lieux de résidence de cette maison de vivre autonomes, autant que possible, c’est le défi que nous tentons de relever en leur procurant les meilleures conditions possibles pour l’atteindre en terme de confort et d’accompagnement. Cette maison présente l’avantage de leur réserver l’espace individuel nécessaire à cette vie autonome tout en leur permettant une vie de relation avec les autres résidents qui partagent les lieux communs.
À vous qui occupez cette maison, nous vous souhaitons d’y trouver un espace de vie agréable, un milieu de rencontre et de vie personnelle qui ait un goût de bonheur.
En 1986, voyant que sa population vieillissait et que rien n’était organisé dans la région pour les personnes handicapées adultes, le Centre Mutien-Marie crée successivement quatre centres d’accueil de jour: «La Roseraie» à Yves-Gomezée; «Le Tournevent» à Anthée; «Le Pouly» à Jamagne et «Le Gaty» à Ciney. Il terminait ainsi sa reconversion.
Offrir des services d’accueil de jour est une richesse importante dans la mesure où les personnes les plus démunies, qui nous sont confiées, gardent le contact avec leur famille et la collaboration entre institutions. Celle-ci permet d’atteindre des résultats très encourageants.
Néanmoins, les familles vieillissent en même temps que leurs enfants. Et très régulièrement, nous avons des demandes de parents inquiets et responsables: ils seront bientôt trop âgés que pour pouvoir encore s’occuper eux-mêmes de leur(s) enfant(s)…
Très conscient de ce problème lancinant, le Centre Mutien-Marie a créé son propre service résidentiel de nuit pour adultes. C’est ainsi que nait, en 2001, la Chevalerie à Rosée: un ancien hôtel de luxe qui peut accueillir une trentaine de personnes adultes en situation de handicap.
Mais certains résidents sont suffisamment autonomes et n’ont pas besoin, ni envie, de vivre en grande communauté.
Dans le cadre de la désinstitutionalisation, nous tentons de permettre à un maximum de résidents, qui en ont la possibilité, de vivre en autonomie dans de petites communautés ou en appartements individuels. Notre Service de Logements Supervisés (SLS) «Le Ponceau», créé en 2004, les accompagne dans leur aventure citoyenne.
Le projet individuel du bénéficiaire doit correspondre au maximum aux besoins et attentes de la personne.
Le choix de vie appartient au bénéficiaire. Toutefois, ces choix doivent être tributaires des possibilités offertes dans la zone d’action du Service et des contraintes relatives à l’environnement. Nous nous trouvons donc dans un processus d’adaptation constant.
La situation géographique du logement a été définie pour des raisons de commodité avec l’occupation en journée, le réseau social et selon les souhaits des personnes. Dans cette perspective, nous avons, dès 2004, loué une grande maison à Jambes au numéro 325 de la même rue. Mais, comme tout locataire nous étions limités dans l’aménagement nécessaire d’une maison en communauté. Et rapidement, nous nous sommes mis à la recherche d’un bâtiment plus moderne et plus grand dont nous serions propriétaires.
En 2012, nous avons eu l’opportunité d’acheter l’ancienne agence Dexia de Jambes et avons entrepris les travaux pour l’adapter au mieux à notre population. En effet, nous n’avions besoin ni de guichet, ni de salle des coffres…
Au début de cette année, nous entrions dans nos nouveaux bâtiments pour la plus grande joie de nos résidents.
Actuellement, une pièce de la maison de Jambes est également réservée pour le bureau du Service de Logement Supervisé. Au niveau éducatif, l’équipe assure le suivi des bénéficiaires sur le terrain, l’évaluation hebdomadaire des projets, la diffusion des informations aux différents membres de la cellule pluridisciplinaire.
Il est important d’anticiper au maximum les besoins, de programmer pour maîtriser l’angoisse, de permettre à la personne d’assumer sa différence en se reconstruisant une identité notamment en se situant dans son histoire, dans son environnement.
Le succès de notre pédagogie nous amène à constater que certaine personnes sont devenues tellement autonomes qu’une aide plus légère peut leur être accordée en dehors d’un service de logement supervisé. Nous pourrions passer la main à un service d’accompagnement. Malheureusement, ceux-ci sont saturés. C’est pourquoi notre ASBL a demandé un agrément en ce sens auprès de l’AWIPH.
Une institution doit toujours s’adapter à son environnement, aux besoins et aux demandes qui lui sont adressés. Aujourd’hui, le Centre Mutien-Marie assure près de 150 accueils de jour, de nuit ou ambulatoire. Il s’est construit au cours des ans, dans la cohérence, des outils qu’il veut performants, adaptés et complémentaires.
Chaque personne en situation de handicap doit être au centre de son projet. L’institution l’aide à trouver sa juste place entre protection et intégration. Cette pédagogie fondamentale est sous-tendue par la dynamique de l’inclusion sociale la plus citoyenne possible. Cela est et restera le credo de notre ASBL.
Ce soir, la présence importante et sympathique du voisinage et des personnes qui constituent le réseau citoyen autour du Ponceau et de ses bénéficiaires nous invite à penser que nous sommes sur le bon chemin. A vous tous, qui permettez l’intégration de ces personnes différentes, par les petits gestes de tous les jours, je voulais vous remercier tout particulièrement. Sans vous notre travail ne serait pas possible.
Au nom de l’équipe du Ponceau, je tiens à vous remercier d’être venus jusqu’à nous aujourd’hui pour partager cet évènement. Evènement attendu et important pour nos résidents puisque c’est pour eux l’occasion de vous recevoir et vous accueillir dans leur nouvelle maison.
Notre service a pour but d’accompagner les bénéficiaires dans leur demande d’autonomisation. «L’autonomie» est un bien grand mot aux nombreuses définitions:
– «C’est être indépendant»
– «C’est la capacité de poser des choix librement»
– «C’est la capacité à assurer les actes de la vie du quotidien»
– «C’est la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite, sa propre loi»
Tant de définitions qui nous conduisent à travailler dans un même sens: proposer un accompagnement aux résidents qui leur permette de construire leur projet de vie au départ de leurs forces et ressources mais aussi en tenant compte de leurs besoins, fragilités et surtout de leur environnement.
C’es un travail complexe qui touche plusieurs domaines tant organisationnel que humain (à savoir: les démarches administratives, les courses, l’entretien du logement, l’hygiène, les loisirs, la santé, etc.).
Le partenariat est précieux et indispensable dans ce type d’accompagnement. Je tiens d’ailleurs à remercier les familles, amis et partenaires qui, de près ou de loin, contribuent à l’avancement et au maintien de chaque projet de vie.
Je remercie l’équipe pour la disponibilité, la souplesse et le professionnalisme dont elle fait preuve au quotidien. J’adresse un p’tit clin d’œil à notre collègue Guy, qui s’est beaucoup investi dans la communauté et qui reste une référence pour plusieurs de nos gars.
Je souhaiterais inviter cette équipe à me rejoindre (Brigitte, Marie, Laura, Eline, Max et Jean-Yves) ainsi que nos hôtes afin de vous les présenter:
– René, roi de l’ordre et du rangement, engagé comme bénévole aux «Sauverdias» à Jambes.
– Robin, le plus jeune de la communauté et le dernier arrivé, occupé dans un des centres de jour de notre ASbl «Le Gaty».
– Daniel, le pensionné de la maison, qui revendique paix et tranquillité, ayant travaillé de nombreuses années comme ouvrier.
– Roger, le grand séducteur de la maison.
– Léon, «The public relation man», toujours souriant, débordant de projets et investit dans plusieurs mouvements associatifs comme Altéo, Scoubidou, …
– Jennifer, seule fille de la maison, protégée de nos p’tits gars qui vit dans un appartement annexe.
Laissons place maintenant à la convivialité…
Bonne soirée à tous … N’hésitez pas à venir à notre rencontre si vous désirez de plus amples renseignements sur notre service et merci encore de votre présence.
La soirée s’est déroulée dans une atmosphère chaleureuse et amicale.
Merci à l’équipe du Ponceau pour son investissement
Et, à nouveau, nous souhaitons aux occupants de ce nouveau foyer d’être bel et vraiment bien chez eux!
Ch. S.
Le 21/09/2015