CMM – Echo souper du personnel 2014

Soirée d’enfer à Miavoye!

Ce 17 octobre 2014, la plupart des membres du personnel ont assisté au souper annuel organisé par l’asbl. Sourires, rires, petits mets, musique, danses… un joli programme festif qui a débuté, comme le veut la coutume, par un discours du directeur général, M. Gengoux.

Se voulant plus court que les années précédentes, en voici l’intégralité:

« Vous l’avez deviné, cette année est celle des investissements en infrastructure: salle polyvalente a500et agrandissement de la Roseraie; aménagement du réfectoire au Gaty et de la maison communautaire à Jambes. Tous ces travaux avancent bien et, en une semaine, nous accusons deux réceptions provisoires de chantier: le nouveau bureau de Christine et la semaine prochaine « le 384 » à Jambes. Les autres constructions seront fermées pour l’hiver et terminée en 2015.

De nouveaux projets s’installent pour l’année prochaine: le Tournevent et le Pouly. Malgré tous les nuages qui s’amoncèlent au-dessus du secteur, le Centre Mutien-Marie continue à s’épanouir et prospérer. Je ne vais pas m’appesantir sur ces considérations car nous avons beaucoup de travailleurs à fêter aujourd’hui. Je voudrais néanmoins avoir une petite réflexion sur notre travail d’éducateur.

Je demandais l’autre jour à une vieille habitante de mon village, dans le Condroz profond, ce qui lui faisait le plus peur. Après réflexion, elle m’a répondu: rencontrer le diable… Mais, tout de suite, elle me rétorqua qu’elle savait ce qu’il fallait faire dans ce cas: le regarder en face et lui dire d’un ton ferme et décidé: « Ké vos-ti ? » Ce qui veut dire en wallon: « Que veux-tu? » Cette question et le ton assuré mettra mal à l’aise le malin qui finalement s’enfuira… Toujours bon à savoir!!!

Je n’ai pu m’empêcher de faire le rapport avec une autre histoire que je vous avais racontée, il y a un an ou 002500deux (les fidèles s’en souviendront): celle de Jésus rencontrant Bartimé l’aveugle. Celui-ci se fraie difficilement un chemin dans la foule, parvient à approcher le Christ, qui lui demande: « que veux-tu? »

Dans ces deux cas, la question peut paraître bizarre car la réponse semble évidente et pourtant les deux fois elle est inattendue. Le diable ne sait que répondre et s’enfuit et Bartimé demande la salut de son âme et non la guérison de la vue. Dans les deux cas, les personnes sont libérées, l’une par fuite du mal, l’autre par la liberté du choix.

Cette histoire est à rapprocher de notre réalité pédagogique. Trop souvent encore, je vois des travailleurs qui pensent faire le bonheur de la personne qui lui est confiée en décidant à sa place ce qui est bien pour elle ou non. Les éducateurs décident pour elle, qui sont ses ennemis ou ses amis… Ils prennent la position centrale dans le projet pédagogique du résident, en sortant parfois même de leur mission.

Comme je l’ai déjà cité plusieurs fois, Anzieu, le grand psychanalyste, a décrit les deux fantasmes de l’éducateur: la toute-puissance et l’appartenance. Nous ne pouvons pas tout, nous ne savons pas tout pour et à la place de la personne handicapée, elle doit rester au centre de son projet pédagogique et surtout elle ne nous appartient pas. Elle ne s’appartient qu’à elle-même et est en interrelation avec l’ensemble de son milieu social.
Il faut savoir évidemment décoder une demande et éviter que les personnes se mettent gravement en danger mais demandons toujours avant d’agir « Ké vos-ti ? » »

Sont ensuite mises à l’honneur les personnes qui travaillent dans l’asbl depuis 30 et 20 ans. Voici les dédicaces spécialement à leur intention:

Je disais déjà, il y a dix ans: Agnès L., c’est le sourire et la gentillesse. Cela n’a pas changé, toujours calme et sereine, elle mène sa petite bande d’artistes vers des créations originales. Ils sont toujours fiers de venir me montrer les œuvres qu’ils ont réalisées avec Agnès. Travaux qui serviront souvent de décoration pour les nombreuses fêtes qui jalonnent la vie des sections. Ses dons de cuisinière sont parfois sollicités pour le plus grand bonheur gustatif de chacun.
Depuis quelques temps, Agnès a rejoint également l’équipe de la Roseraie où elle a trouvé naturellement sa place. Sa cordialité et sa bonne humeur l’ont tout de suite accompagnée dans cette nouvelle fonction. Que de chemin parcouru en 30 ans. D’abord le semi-internat à Philippeville, puis les « non-scolarisés », le passage à Jamagne dans la petite fermette avec les enfants et ensuite les adultes, le transfert vers la rue Squélard et maintenant le travail dans deux sections…
Et toujours ce sourire … Garde le encore longtemps… et bienvenue au club « très fermé » des trente ans.

D’abord, entré comme chauffeur part-time, ensuite comme éducateur au Gaty puis à cheval sur deux sections, Damien B. s’est progressivement enraciné dans l’ASBL. Il a entamé des études d’éducateur puis de chef éducateur et a finalement repris la place laissée vacante par Sylvie Mathys. En 2002, il devient chef éducateur au Gaty.
Par un humour « vache » mais jamais méchant, il est parvenu à souder une équipe qui traverse avec une belle cohérence et dans la bonne humeur toutes ces années.
Damien s’est fait greffer un téléphone à l’oreille et regarde en permanence si un nouveau message sur son IPhone ne vient pas bouleverser sa vie pleine de rebondissements.
Mais c’est un responsable attentif à son équipe et à l’environnement sociale de sa section. Il la mène avec compétence et engagement et c’est aujourd’hui la plus grande section de l’ASBL (en nombre évidemment).
Damien cultive ta bonne humeur, ton humour dévastateur et continue à garder ta jeunesse rayonnante malgré un âge certain qui avance.

Voici l’homme à dix mains, celui qui peut tout réparer dans le calme et la bonne humeur. Sans lui, Christine est toute perdue. Il peut aussi bien bricoler l’électricité, la maçonnerie, la peinture ou la menuiserie…
Après avoir été longtemps chauffeur à La Roseraie, Patrick C. est devenu depuis peu le cuistot attitré au grand plaisir de chacun, réalisant ainsi un vieux rêve. Mais, il continue à être continuellement sollicité pour différentes tâches dans la section. Après le départ de René, il est entré dans le C.P.P.T. où il apporte son expérience d’ouvrier mais aussi souvent du bon sens qui relative parfois les positions trop alarmistes ou personnelles de certains travailleur.
Outre ses très nombreuses compétences techniques, Patrick est toujours d’humeur égale. Ses collègues le voient comme un compagnon agréable et dévoué.
Il est devenu un pilier incontournable de la Roseraie.

Geneviève L. est entrée d’abord au GATY en 1994, puis ensuite au Tournevent.
Son sourire et sa gentillesse éclairent la section. Mais sa simplicité et sa bonhommie cache un solide bon sens et un caractère fort. Toujours de bonne humeur, elle insuffle dans son entourage une ambiance décontractée et sereine.
On a parfois l’impression que quand Gene. est là, aucun conflit ne peut naître et s’il y a quelques tensions, ce n’est jamais grave. Son joli petit minois souriant est un gage de sympathie et de bien-être. Rien de désagréable ne peut arriver quand elle est là.
Infatigable pâtissière et confiturière, elle agrémente les productions du Tournevent de bien des douceurs qui font le charme des boulangeries. Ses confitures réputées se sont vendues jusqu’en Suisse.
Mais c’est aussi une « bonne vivante » qui ne rate jamais l’occasion de faire la fête et ce soir … C’est une belle occasion!

Après bien des errances dans le monde, Véronique P. s’est progressivement enracinée dans la bonne terre de notre ASBL dès 1994, d’abord à la Roseraie, puis au Tournevent en faisant un petit détour par le Ponceau.
Véronique c’est « la Don Quichotte » de l’ASBL. Toujours en train de vouloir attaquer les moulins familiaux ou institutionnels, elle se positionne en défenderesse des résidents contre tous les ennemis extérieurs et Dieu sait s’il en a… Soucieuse de la bientraitance des personnes en situation de handicap, Véronique n’hésite pas à monter sur les barricades et secouer tous les acteurs sociaux et les réseaux.Infatigable raisonneuse de l’éthique, elle pourfend l’injustice autant qu’elle peut… Parfois jusqu’à l’épuisement… Comme Jacques Brel sur scène en chantant l’ »inaccessible étoile ».
Véronique, c’est aussi quelqu’un d’extrêmement généreux et courageux qui n’hésite pas à remettre continuellement son travail et le nôtre en question pour une amélioration constante.
Continue à nous secouer (pas de trop) et surtout ménage toi!