Pédagogie générale

Notre idéal

Dans le cadre du décret du 6 avril 1995 (relatif à l’intégration des personnes handicapées), notre idéal est la reconnaissance de la personne handicapée mentale dans ses droits et ses différences ainsi que l’amélioration de sa qualité de vie.

Nos buts

Proposer des activités utiles et valorisantes dans le cadre d’un projet individuel répondant aux besoins et aux désirs de ces personnes.

– Donner à chacun, selon ses possibilités, des responsabilités

– Offrir la possibilité de marquer des choix, première étape vers plus d’autonomie

– Stimuler, proposer de nouvelles possibilités d’apprentissage tout en maintenant les acquis

– Créer des interactions qui bannissent infantilisation et dépendance

– Susciter l’insertion sociale au-delà des différences

Hypothèse et méthodologie de recherche, références théoriques

Nous nous référons à des valeurs humanistes.

Le respect de la personne dans son intégrité mentale, physique ou philosophique constituera un des piliers de notre travail. Nous partons du principe que la personne handicapée mentale est une personne adulte à part entière qui certes a besoin d’une certaine assistance mais peut moyennant apprentissage et encadrement décider elle-même de son projet et des objectifs qu’elle souhaite atteindre.

Respecter la personne, c’est aussi reconnaître les limites qui lui sont imposées par les déficits qu’elles présentent (absence réelle de conscience identitaire, vision souvent floue de l’avenir, diminution des aptitudes à comprendre, à apprendre, à se souvenir, etc.). Pour que le bénéficiaire prenne en main son projet occupationnel mais aussi de vie, nous devons le resituer dans ses chronologies, ses repères spatiaux, ses repères temporels, améliorer son vécu corporel.

Le corps et l’environnement doivent prendre progressivement un sens pour la personne qui doit y trouver sa place. Nous nous trouvons face à des usagers qui souvent s’expriment difficilement, se plaignent peu et dont les difficultés de communication ne permettent pas toujours de cerner les problèmes, ni l’intensité d’une douleur éventuelle. Il est important de verbaliser, donner un sens au vécu, organiser. La personne handicapée doit apprendre à connaître et respecter ses propres limites et celles de l’autre tout en se confrontant à sa différence.

Nous voulons maintenir un contact maximum avec les tissus sociaux, tout en préservant la personnalité de la personne. La recherche de l’autonomie est synonyme de meilleures possibilités de choix et c’est dans ce sens que nous utilisons le terme autonomie. Nous désignons par indépendance technique les aptitudes et les moyens permettant à la personne de dépendre moins d’autrui. C’est dans ce cadre que se situe notre travail et qu’il prend un sens: améliorer l’indépendance technique et les compétences de la personne en fonction de ses besoins mais aussi de ses forces et de ses faiblesses. Elargir constamment le champ de ses possibilités de choix, en toute sécurité au sein de la société. La psychopédagogie permet de situer notre projet d’autonomie et d’intégration sociale dans son cadre méthodologique et techniques. Le travail pédagogique ne peut se concevoir sans fixer au préalable des objectifs et définir le plus concrètement possible les moyens d’y parvenir.

Les éducateurs se sont rencontrés, ils ont parlé des activités et des ateliers qu’ils animent, ont tenté de conceptualiser les objectifs poursuivis. Ils se sont rendu compte qu’ils poursuivent naturellement une série d’objectifs de façon très efficace car portée par la force de l’évidence. Certains des objectifs sont des « allant de soi « , fortement investis culturellement. Les activités sont découpées en phases. Chaque phase est alors analysée et resituée par rapport à des sous-objectifs et en objectif principal. Nous créons ainsi un outil qui classifie les objectifs et les sous-objectifs à travers l’ensemble des activités du Pouly. Cet outil se complète par une série de fiches pédagogiques qui renvoient aux sous-objectifs et objectifs. Nous voyons se dessiner dans ce cadre de référence une image vivante du service avec les priorités, les forces mais aussi les faiblesses de l’équipe. A partir de là, l’équipe doit se réapproprier l’outil afin de contrôler les orientations qu’elle veut instituer.

Les approches développementales et les approches cognito-comportementales peuvent constituer des balises intéressantes. De nombreuses échelles de développement et de bien-être ont été mises à notre disposition à ce propos et nous nous en servons. Nous retenons les activités qui permettent d’atteindre nos objectifs d’autonomie, de socialisation, de développement cognitif, affectif, psychomoteur, de communication et d’intégration et qui rencontrent le projet, les besoins et l’enthousiasme d’une partie au moins des usagers (décisions en conseil de participation des usagers). Nous nous efforçons de donner une place à chacun en fonction de ses capacités (grilles d’évaluation pluridisciplinaire, avis de l’équipe pluridisciplinaire, projet personnalisé).

L’usager acquiert une progressive confiance en lui et une meilleure connaissance de ses limites. La confiance en soi passe surtout par des occasions de réussites valorisantes quelles que soient les limites de la personne. Pour rester cohérent avec notre philosophie, il faut que l’usager se sente reconnu dans la place qui lui est attribuée. Il faut donc qu’il s’accepte lui-même comme adulte. Il faut également que l’équipe éducative ait des rapports d’adulte à adulte avec l’usager tout en maintenant un rôle d’autorité quand c’est nécessaire, ainsi qu’un rôle de stimulateur et de référant. Ces notions doivent être appropriées par toutes les parties et intégrer chaque geste au quotidien.

Des réunions d’équipe régulières avec la psychologue permettent d’analyser le fonctionnement de l’équipe et de revoir les stratégies .Pour fixer les points de repères, un tableau d’activités journalières est proposé aux usagers. Les repères temporels, activités, intervenants sont rendus accessibles à tous à l’aide de photos et de pictogrammes. L’aide que nous apportons doit démarrer d’une écoute, dans le respect du rythme et des limites des personnes qu’elles soient intellectuelles, affectives et environnementales. La difficulté consiste à fixer des cadres mais sans imposer nos propres valeurs. L’approche systémique est intéressante pour cerner davantage les relations entre l’individu et son environnement. Elle restitue la personne dans son contexte (familial, social, culturel,…) et dans son système de relation (avec ses parents, sa fratrie, ses pairs,…).

Nos objectifs

Dans le cadre de nos activités et dans le cadre de l’aide individuelle, le Centre Mutien-Marie asbl permettra à la personne handicapée qui lui est confiée de travailler autonomie, socialisation, communication, développement psychomoteur et cognitif. Ces objectifs sont interactifs entre eux. Dans ce cadre, une série de sous-objectifs sont développés, des items sont définis pour les atteindre.